La quête de l'épice

A la recherche de Dune...
Nommé récemment Satrape, l'empereur m'avait autorisé à explorer quelques parsecs de l'univers pour constituer une province rentable.
Planétologue de formation, je m'appelle Tonal. A l'image de Liet Kynes, le planétologue impériale a qui échu la mythique Dune, je me mis à la recherche de l'épice.
Est-ce que ce Graal pouvait exister en dehors des déserts profonds de Dune ?
Malheureusement, j'ai enfreint la règle d'or et les Harkonnen m'ont exilé sur Salusa Secundus pour être formé comme Sardaukar. J'ai survécu à l'entrainement et c'est que de planétologue, je suis devenu Satrape militaire.
Affecté à la garde d'un jeune de cousin de l'empereur, je lui ai sauvé la vie en détournant un tueur chercheur de sa trajectoireça.
Depuis j'ai l'autorisation de posséder neuf planète. Je développe mes mines paisiblement et je suis même convié aux assemblée du Landsraad, l'assemblée des aristocrates les plus puissants.
Tout ça n'est qu'une façade et mes agents traversent l'espace pour localiser la nouvelle Dune.
Je dois rester prudent. Les révérendes mère du Bene Gesserit m'ont rendu visite il y a trois jours et une drogue spéciale m'a permit de contrecarrer leurs sondes psychiques.
Combien de temps pourrais je tenir sans l'épice ?

« Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi. »

Ce mantra Bene Gesserit est devenu mon quotidien...

Je commence à discerner derrière les luttes politiques qui entourent Dune un dessein bien plus vaste.
Mes recherches risquent d'attirer bientôt l'attention.
J'ai accepté la proposition d'épouser une lointaine descendante de l'empereur également apparentée aux atréides. Elle a été formée par le Bene Gesserit et je sais qu'elle aura aussi pour tâche de rapporter mes faits et gestes.
Impossible de refuser un tel honneur sans attirer l'attention.
Bienvenue dans le bal des marionnettes...
J'ai pris la décision de prendre à mon service un mentat, un ordinateur humain qui m'a quasiment coûté un an de production minière d'une colonie.
Il va constituer la première étape de ma quête de la nouvelle Dune. Si toutefois elle existe.

Aujourd'hui est un jour qui restera gravé à jamais.

Les révérendes m'ont amenés ma nouvelle épouse. Son nom est Deirdre Mokham. Elle a quittée son statut de novice pour porter le voile des soeurs. Son esprit est une arme et ses pouvoirs sont une source d'inquiétude pour l'avenir de ma quête.

Elle s'est agenouillée devant moi dans une posture de soumission traditionnelle. Puis elle s'est relevée pour découvrir son visage.
Je suis resté interdit par sa beauté et la sensualité de ses traits. Nous sommes partis faire quelques pas dans le patio pour faire connaissance.

Je lui ouvrais mon coeur immédiatement sans la moindre retenue. Je lui parlais même de mes souffrances sur Salusa Secundus.

J'entendis soudain rire au loin Roman mon mentat. Ce bruit m'agaça au plus au point. Il m'empêchait de me concentrer sur les questions de mon aimée. Et ce son si discordant continuait. Qu'est-ce qui pouvait l'amuser ainsi ? Pourtant les mentats ne buvaient pas !

Je compris tout en un instant. La Bene Gesserit venait de subir une contre attaque de la part de Roman. Les vibrations du rire venait perturber l'interrogatoire de la femme.

La puissance et la subtilité de cette attaque me laisserent pantois. Elle ne parut pas remarquer mon changement d'attitude brutal. J'avais affaire à une soeur d'une force rare. Quelle triste honneur...

Je me présentais avec Deirdre à l'entrée du terminal 7014 du Spatioport de Samarkand. J'avais pris deux billets pour Ix avant de reprendre un vaisseaux vers Coralians deux jours après.
Mes deux gardes, d'anciens sardaukars rénégats, me quittèrent après avoir scruté l'immense plateforme d'embarquement. Après un bref sourire, il me firent signes qu'il n'y avait personne d'armés dans l'immense hall. Ce qui était faux.
Une femme s'approchait rapidement. Elle fendit avec aisance la foule des voyageurs et sortit une main de la poche. Je vis un éclat violet au bout de ses ongles.
Un son de Darbouka et de chants hypnotiques envahit le hall. Les secondes suivante durèrent une éternité.
Deirdre se retourna vers la femme et lui cria un ordre avec La Voix. Le visage ébène de la tueuse se convulsa, c'était un danseur visage, un métamorphe issu des cuves du Bene Tleilax. Sa main griffues effleura le cou d'un gros voyageur qui s'écroula dans l'instant. La foule se mit à hurler.
Je m'interposais entre Deirdre et la créature. J'attrapais sa main qui jaillit vers moi. La deuxième se dégagea du manteau avant d'exploser dans une gerbe de sang, probablement un de mes sardaukars.
Je regardais le danseur visage avant de lui fracturer le crâne avec le mien.
Deirdre prononça mon nom, une intonation de respect dans la voix...
Je me retournais, le visage couvert de sang, et lui enfonçais brutalement les griffes du tueur dans l'estomac. Elle mourrut dans l'instant.
Puis ce fut le chaos...
Escorté par mes sardaukars, je confiais le corps mon épouse aux autorités du spatioport. Dans leur confusion, ils me laissèrent embarquer avec une arme.
Roman me retrouva à bord. Nous avions réussit au-delà de toutes espérances.
Sur Ix m'attendait des outils qui existe nul part ailleurs et sur Coralians... la mort ou la vie éternelle.

La Guilde Spatiale est en émois depuis le rapport alarmant du Navigateur Edric. Pourquoi sa nef n'est-elle jamais revenue ?

Tout les Vaisseaux Explorateurs sont détournés vers le dernier point connu du Vaisseau Perdu afin d'en trouver le pourquoi...

Sur Arrakis, les 3/4 des gens d'atréides sont arrivés et commencent leur politique sous l'oeil traître de Liet Kyne l'Arbitre du Changement désigné par l'Empereur Shaddam IV Corrino.
Le piège va bientôt se refermer sur eux afin de détruire toute la lignée Atréides...

Mais un fils du Duc se balade encore à bord d'un vaisseau...



Narcisse se retrouva vite perdu dans l'immensité du Vaisseau Long Courrier de la Guilde Spatiale sur lequel il avait embarqué avec les dernières troupes atréides de Caladan.

Dans ce genre de vaisseau, la neutralité était exigée. Aucun combat toléré.
Il croisa de nombreux Ixiens, des Harkonnens de Giedi Prime et bien entendu des soldats d'Atréides.

Trouvant malgré lui le Secteur Détente du Long Courrier, Narcisse s'y rend afin de se désaltérer au bar.

D'un air las, il s'y accoude à côté d'un homme très laid.
Narcisse fouille ses poches et en sort deux solaris au barman:
- Donnez-moi ce que vous avez pour ça.

Le barman le regarde puis lui apporte une bière à la couleur brune:
- Essayez ça, c'est de la deutbière... c'est nouveau et pas grand monde n'en veut.
- C'est toujours ça, marmonna le jeune Atréides.

A côté de lui, l'homme laid grogne, le nez dans son verre. Puis se retourne vers le jeune homme:
- Comment t'appelles-tu, gamin ?
- Ma mère m'appelait bon-à-rien, répondit-il.

L'homme se retourne vers son voisin de bar et se met à rire:
- Tu es le premier à me faire rire depuis que j'ai embarqué ici ! Je me nomme Gurney.
- Et moi, Narcisse.
- D'où viens-tu, p'tit gars ?
- Caladan et vous ?

Gurney regarde attentivement le garçon puis dit:
- Moi aussi. Tu es parti avec le Changement ?
- Le ?
- Laisse tomber. Où te rends-tu ?
- Mon billet ne marque pas de destination particulière... je vais peut-être m'arrêter sur le prochain monde ou bien rester un peu ici...
- Le prochain monde, c'est Arrakis et je ne te le conseille pas. Si j'étais toi, je partirai pour la Planète Sanctuaire Tupile... mais bon, faut plus d'argent que tu n'en as pour ça.
- Je verrais donc.

Gurney se leva de sa chaise et donna son couteau à Narcisse:
- Cache-le, gamin. Tu en auras peut-être besoin, dit-il avant de repartir.
- Vous reverrais-je, Gurney ?
- Je n'y compte pas trop...


Narcisse termina alors sa deutbière qu'il ne trouva pas si mauvaise que ça, cacha son couteau dans sa tunique et s'en retourna trouver un endroit où dormir.



De l'autre côté du Vaisseau, le Timonier Guildien recevait ses ordres:

Citation :

"Après avoir emmener les gens du Duc Atréides sur Arrakis, vous avez ordre de mettre le cap sur les coordonnées que nous vous indiquerons.

Vous avez ordre de ramener à la Guilde toutes les informations que les autres Navigateurs en quête du Vaisseau Perdu auront pu trouver."

« Qu'arriverait-il si la technologie continuait à progresser plus rapidement que l'évolution des règnes végétal et animal ? Nous remplacerait-elle aux commandes de la Terre ? Comme le règne végétal s'est lentement construit à partir des minéraux, et que le règne animal s'est, lui, construit à partir du règne végétal, un nouveau règne a brusquement surgi ces dernières années, règne que nous voyons dans sa période préhistorique... À chaque jour qui passe, nous lui donnons de plus en plus de pouvoir et de moyens d'auto-contrôle, ce qui sera éventuellement l'équivalent de notre intellect. »

Samuel Butler - 1863

Le Jihad Butlérien a mis fin au règne des ordinateurs. Les mentats sont arrivés avec leurs capacités d'extrapoler à partir de quelques informations parcellaires pour en extraire la vérité. Leurs lèvres rouges teintés par le jus de sapho les rendaient reconnaissables entre tous.

Roman sirotait une deutbière dans le bar VIP entièrement fait de cubes de glace, les verres compris. Sa position était parfaitement choisie, à quelques mètres à mi chemin entre un groupe de la famille Vernius (le clan dirigeant Ix) et un couple de jeunes Harkonnens qui semblaient radieux.

Il me rejoint dans ma chambre quelques heures plus tard. La planète de l'épice occupait toute les conversations. Les Atréïdes avait reçu un cadeau empoisonné de la part de l'empereur avec la régence d'Arrakis.
Je me rappelais du duc Leto, un homme charismatique au regard dur. Mais il avait la réputation d'être juste.
On frappa à la porte de ma suite. Une femme aux yeux verts se tenaient sur le seuil, une malette à la main.
Nous nous adressâmes un sourire tendre puis je pris la malette et fermait la porte. Ovéa, ma jeune cousine, était ixienne. La malette contenait un simple masque de latex. De l'encre de se promenait à l'intérieur à l'image d'un test de Rorschach animé.
Un simple pression et l'encre redessinait un visage par induction. Un masque indiscernable dont seule la technologie Ixienne avait le secret.
Dans une poche secrête, une grande quantité d'argent en liquide avait été soigneusement rangée.

Soudain les sirènes du débarquement retentirent. J'allais pouvoir mener à bien la transaction qui m'attendait sur Ix.

Je franchit les douanes sans le moindre problème. Sous le masque, j'étais méconnaissable. Heureusement, le savoir faire Ixien était tel que je ne ressentais aucunement la présence de la membrane. Ovéa m'avait expliqué que l'encre pénétrait dans le derme pour modifier directement les émissions de Mélanine.
J'avais désormais le visage olivâtre caractéristique des habitants de la nouvelle alexandrie.

Roman et moi activâmes le champs de dispersion que nous venions d'acquérir sur le marché. Aussitôt la pluie cessa de nous toucher.
Nous échangeâmes un bref regard pour confirmer ce que chacun avait remarqué. Quatre hommes et deux femmes nous suivaient.
Un groupe d'enfants traversa la chaussée et nous entoura de toute part. Une occasion de fausser compagnie à nos nouveaux amis...
Soudain Roman subvocalisa une injonction qui activa le comportement réflexe de combat implanté sur Salusa Secundus.

Les enfants constituaient le piège. Je hurlais silencieusement en constatant avec impuissance mon corps réagir. J'évitais de justesse un poignard électrique tout en éjectant de mon avant bras un petit fusil à canon scié. Cette arme ne faisait dans le détail. J'essayais de fermer les yeux lorsque les minuscules projectils à forte dispersion fauchèrent les enfants.
Toujours en état second, je ramassais les poignards couverts du sang des enfants. L'instant d'après ils dépassaient des cadavres de nos poursuivants.
J'étais un bon élément chez les sardaukars. Un des meilleurs peut-être...
Je tombais à genoux au milieu des corps d'enfants et vomit tout ce que j'avais dans l'estomac.

Roman se relevait péniblement alors que les sirènes des forces de police retentissaient au loin. Il sortit une petite sphère de sa poche qu'il déposa au sol avant de m'attraper par le bras.
Je courrus dans un état second. Même la déflagration de la bombe ne réussit pas à me sortir de ma torpeur.
Nous nous engoufrâmes dans les ruelles. Notre fuite semblait durer des heures.
Soudain Roman me fit signe de m'arrêter.
Nous étions là où la transaction devait avoir lieu.

Nous trouvions dans un magnifique parc où d'immenses arbres avaient pris la couleur de l'automne. Deux hommes étaient en train de jouer aux échecs.
Le premier, barbu, la soixantaine pétillante, parla sans relever la tête:
- Ils ont dix minutes de retard par rapport à tes prévisions.
Le second, un jeune homme imberbe, lui répondit:
- Avec l'âge, les réflexes Sardaukars du Baron Tonal ont du légèrement s'émousser.
Le vieil homme me regarda soudain dans les yeux avant de me dire:
- Je suis désolé pour les enfants mais il n'y avait pas d'autres issues.
La compassion de l'homme me fit m'écrouler en sanglots.
- Je m'appelle Lehman Seldon et il est maintenant temps que je vous parle de la psychohistoire. Elle seule vous permettra de trouver la seconde Dune.

Lehman Seldon, toujours accompagné par le jeune homme, nous proposa affablement de venir déjeuner à la cantine de l'université de Xerxès.
Après le massacre des enfants, je n'avais qu'une idée en tête: retrouver ceux qui m'avaient définitivement avili. J'en venais à haïr le conditionnement qui m'avait pourtant sauvé la vie ainsi que celui qui avait fait la seule chose à faire, l'activer. Je savais que Roman me regardais dans l'attente du verdict.

- Nous devrions nous hâter, jeune baron. Votre masque ne sera d'aucune utilité contre la police Ixienne.

Une vingtaine de minutes plus tard, nous étions tous attablés. Le repas me fit du bien et mes idées étaient redevenues claires. Roman prit la parole.

- Comment avez vous su pour les enfants ?

La question de Roman me fit l'effet d'une douche froide. Comment pouvaient-ils être au courant si ils n'étaient pas eux mêmes les commanditaires de cette embuscade monstrueuse.
Un instant plus tard mon fusil était dans ma main, le canon dirigé vers le visage du vieil homme et je faisais feu.
Rien ne se passa. Le jeune homme avait tranquillement étendu le bras et mis son doigt entre le double percuteur et les cartouches. Je ne connaissais aucun sardaukar capable d'un tel geste.

- Retirer votre main Ahmed et vous, Baron, rangez votre arme. Ah... Maître mentat, je pense que la cantine est suffisamment grande.

Roman tenait une minuscule grenade à la main. Lehman Seldon reprit d'un ton appaisant:

- Nous ne sommes pas à l'origine l'agression. Notre savoir est un des plus anciens secrets de l'univers. C'est à lui que nous devons notre connaissance de bien des faits et gestes de cet univers. Connaissez vous la fondation ? La fondation a été créée alors que la chûte de la toute première fédération devenait inévitable. Son effondrement allait créer une période de chaos de cinquante mille années dont l'humanité n'avait que peut de chance de se relever. L'homme qui avait apporté la nouvelle a également apporter la solution: préserver l'étincelle du savoir en créant une fondation scientifique à l'autre bout de l'univers. Il avait pour nom Harry Seldon.
Il était également l'inventeur de la psychohistoire, une science capable de prédire l'avenir à partir d'équations sociologiques.
La fondation a rempli son office après bien des péripéties et la civilisation humaine a perduré.
Aujourd'hui nous savons qu'être d'une puissance incommensurable est sur le point de naître. Il n'y a rien qui puisse l'empêcher. La seule issue possible est de créer un contre pouvoir, un autre demi dieu capable de rééquilibrer la balance.
Ils sont tout deux issus du même sang noble et leur puissance est liée à l'épice. L'un verra sa destiné s'accomplir sur Dune, l'autre nul ne sait car aujourd'hui l'épice n'existe nulle part ailleurs.
Pourtant la psychohistoire nous a révélé que vous, baron Emerich Tonal, étiez la clef qui pouvait permettre l'accomplissement de cette double épiphanie.

Seldon nous fit parcourir ce qui me parut des kilomètres de couloirs. J'observais Ahmed, encore stupéfait par la rapidité de son mouvement qui m'avait empêcher de tuer notre guide.
Notre périple prit fin après avoir franchit une porte banale dans l'arrière salle d'un amphithéâtre dédié aux cours d'Histoire. Lehman déterra une sorte de projecteur d'un capharnaüm de matériel de classe. Il le manipulait avec un luxe de précautions inattendu. Ahmed s'éloigna pour aller baisser l'éclairage de la salle. Une lumière éblouissante jaillit de l'appareil inondant le mur d'images d'archives sur une quelconque période historique de Ix.

Lehman nous jetta, à Roman et moi, un regard malicieux.
- J'imagine que vous vous demandez ce que vous faites ici. Ahmed si il te plait !

Le jeune homme s'accroupit devant l'appareil, pressa brièvement l'un de ses yeux avec deux doigts et posa quelque chose sur l'objectif du projecteur.
L'image changea du tout au tout. Un immense enchevêtrement de lignes bleues sinuait désormais sur tout le mur.

Seldon reprit la parole d'un ton beaucoup plus sérieux:
- Notre ami est la clef qui ouvre l'avenir. Il porte une lentille qui agit comme un prisme intelligent. N'importe quel faisceau de lumière sera réinterprété de manière à faire naître un arbre des possibles. Il s'agit d'un schéma créé dans le respect des équations de Seldon qui se met à jour en temps réels. La lentille a d'autres propriétés remarquables: elle récupère et intégre ses informations grâce aux divers réseaux privés et publics qu'elle intercepte et pénètre. Si son propriétaire s'éloigne à plus de quelques mètres et que ses fonctions vitales sont déclinantes, elle se dessèchera en quelques secondes.

J'étais abasourdi par les révélations de Seldon. J'essayais de voir Ahmed mais son visage restait dans l'ombre.

- J'ignorais que la technologie Ixienne avait atteint un tel niveau...

- Ce que vous voyez n'a rien à voir avec Ix. Cette lentille ne vient pas de notre civilisation.
Avant que je puisse l'interrompre, Seldon avait déjà repris la parole.
- Le temps est compté et il est important que vous preniez votre place dans l'échiquier. Sans rentrer dans les détails, l'arbre nous montre qu'un seul empereur Atréïdes doit naître, le Kwisatz Haderach. Hors, son frère illégitime doit devenir également Empereur sinon l'univers va stagner pendant des millénaires.

Je regardais avec fascination les millions de branches bleues. Lorsque j'approchais mes doigts de l'une d'elles un flot d'images me parcourut. En ouvrant les yeux, je m'aperçut que j'avais parcourut plusieurs mètres en marchant pour suivre la branche. Les images étaient décousues: un jeune homme et une jeune fille courraient pour se sauver de ce qui semblait être un bâtiment qui s'écroulait. Des milliers de ramifications convergeaient vers l'endroit ou mon doigt était encore posé. Un nom y était écrit: Narcisse Atréïdes.

Je disposais désormais d'un nouveau compagnon: Ahmed.

Je décidais de retourner au parc pour faire le point. Nous étions traqués par la police Ixienne ce qui nous interdisait de quitter la planète et limitait nos mouvements. Je disposais d'une technologie impensable qui permettait quasiment de prédire l'avenir. Je devais trouver un moyen de débloquer ce fameux avenir pour permettre l'accession au pouvoir d'un second demi dieu dans un univers inconnu ou il existait un équivalent de l'épice.
Pourtant je n'avais qu'une obsession: retrouver les commanditaires de l'attaque des enfants et leur expliquer mon point de vue sur la question.

- C'est de la folie ! S'exclama Roman. Nous n'avons aucune piste et tout les flics de la planète nous recherchent !

Je me tournais vers Ahmed.
- Pouvez vous intercepter les communications de la police. Il me signe que oui. Pouvez vous agir dessus ? Re oui. Vous allez diffuser des alertes aux quatre coins de la planète comme quoi nous avons été repéré. Ca devrait les occuper et nous laisser les coudées franches pour agir.

Ahmed sourit et s'exécuta en quelques secondes. Désormais la police était saturée d'informations contradictoires. Je continuais:

- Ahmed, je veux que tu récupères sur le réseau toutes les informations qui concernent notre attaque que se soit sur le réseau des médias, celui de la police, etc. Qui sont les agresseurs, est ce qu'il existe un lien entre eux qui nous permettent d'aller plus haut ? Roman, tu vas l'aider à trier les informations pertinentes avec tes capacités de Mentat. Et maintenant au travail !

Les informations tombaient les unes après les autres:
- Les enfants viennent d'un orphelinats privés.
- Les adultes n'ont pas d'historique judiciaire.
- Des hormones de combat ont disparut d'un laboratoire privé.
- L'orphelinat a fait l'objet d'une visite médicale.
Ensuite les caméras de surveillance était passées au cribles, les rapports d'autopsies, les notes des services des douanes...

Après trois heures de labeur, Roman et Ahmed commençaient à dégager les grandes lignes de l'organisation derrière l'attaque.

C'est impossible ! souffla Roman les yeux écarquillés de stupeur.